Le Pub Morgan (RP in HRP)

Entre un jeune monsieur à l'air plutôt critique, en quête de quelque chose de très particulier qu'il est bien déçu de ne pas trouver même ici . Sa mise baroque révèle de manière contradictoire une grande attention portée à son apparence, en même temps qu'un incommensurable mépris pour ce que tout un chacun en pensera .

Ses yeux parcourent la scène et sa voix claque comme une cravache ; un des seuls détails qui dénotent son origine pas si vagabonde qu'il veut bien le laisser croire .

''C'est bien ce que je craignais . Bon ben servez-moi quand même une grande vodka, voulez-vous .''

Il se laisse tomber dans un siège et croise ses pieds sur la table en soupirant de manière passablement agacée, ignorant superbement tout ce qui l'entoure et n'a pas de canines surdéveloppées .

Soudain le galop effréné d'un cheval se fait entendre dans la rue, bientôt suivis d'un nuage de poussière encombrant le pas de la porte. Un homme entre précipitamment, il ressemble à un notable de la ville. Il lance un regard noir au nuage de fumer et se redresse, remettant d'un geste trop élégant son chapeau à plumes en place.

"Si je tenais le sauvage qui..."

Soudain une sorte de géant apparaît au milieu de la poussière retombante et s'avance d'un pas fort terrifiant vers le notable qui doit faire facilement deux têtes de moins que lui. Une voix rauque aux accents d'orage grondant s'élève de l'ombre démesurée.

"Tu ferais quoi ?"

Sans plus attendre de réponses du notable fort paniqué le géant, sans doute parent d'ogres lointains, attrape ce dernier par le col et l'éjecte d'une main de fer dans la rue ou un bruit significatif de chute et de juron révèle explicitement le sort du projectile vivant.

"Pfeuh... C'est lui qui marche au milieu de la route et c'est moi le sauvage."

Morgan enlève négligemment la poussière de sa cape de voyage avant de se rendre à l'évidence et de l'enlever tout simplement, révélant ainsi une cotte noire trônant impeccablement sur une chemise de soie rouge serrée à la taille par une ceinture de cuir de première main et couvrant légèrement un pantalon de toile noire protégé par quelques cuissardes de cuir du même coloris et marquées du sceau des romas. Une épée longue française pend paisiblement à sa hanche gauche, dissimulée à l'intérieur d'un fourreau sûrement ouvragé par le même fabriquant que la ceinture et les cuissardes précédemment citées.

Une serveuse apporte une bassine d'eau afin que le grand homme puisse dépoussiérer son visage aquilin ainsi que ses longs cheveux d'ébène. Il est d'ailleurs étonnant de constater la beauté froide de cet homme au teint basané et aux yeux noirs aussi perçant que le plus rude des hivers.

Il plie soigneusement cape, écharpe et gants puis avise la table du messire vagabond. Prenant sous le bras ses habits de voyage il indique de la main droite la petite table.

"Je m'installerais là. Veuillez me porter la bouteille de vin français que je vous ais payé la nuit dernière ainsi qu'une coupe aux bords très fins. Je ne suis pas l'un de ces stupides ivrognes qui hantent cet endroit."

La serveuse s'incline respectueusement avant de s'éloigner vers le bar de service.

Le guerrier nomade en profite pour traverser l'entrée en quelques enjambées et écarter une chaise à la table du vagabond tatoué pour y poser ses chiffons avant d'écarter celle exactement en face du jeune homme et de s'y asseoir, s'enfonçant autant que possible dans cette chaise peu confortable.

"Ca ne vous dérange pas j'imagine. Vous êtes ni du genre à boire seul, ni du genre à vouloir trop de compagnie. Ma présence suffira à vous apporter la paix la plus escomptable dans ce misérable endroit. Je me nomme Morgan et je me demandais quel vent étrange pouvait mener un homme plein de style et pourtant aussi humblement vêtu dans cette infâme région ?"

Tout en parlant Morgan pose son bras gauche sur le dossier de la chaise et passe une jambe par-dessus l'autre se mettant de biais pour discuter et surveiller la porte. Plus une vieille habitude qu'une réelle méfiance.

Morgan est certes très bien, lisez le texte ci-dessus si vous ne me croyez pas, mais il lui manque une chose : il n'a pas de canines surdéveloppées . De sorte que Claudio, qui est très fort pour suivre les événements du coin de l'oeil en ayant l'air de dormir et même en baîllant à se décrocher la mâchoire au moment le plus intéressant, le regarda approcher avec un certain intérêt qu'il perdit immédiatement dès que l'autre ouvrit la bouche pour parler . Néanmoins la définition que donnait de lui l'inconnu au premier coup d'oeil avait de quoi lui valoir toute sa sympathie, ne serait-ce que le temps lui rendre la politesse, et peut-être qu'ensuite une belle petite bagarre ... bon, c'était un peu familier peut-être, ils venaient à peine de se rencontrer !

''C'est très aimable à vous de vous en inquiéter,'' sourit-il d'un ton narquois en se redressant dans son siège pour pouvoir tendre la main au nommé Morgan sans se casser la gueule de tout son long entre deux gambettes de serveuse . ''Je vois que mon nom à moi ne vous passionne pas, eh bien pour votre gouverne je vous le donne quand même, ça vous apprendra . Après tout ma tête n'est pas encore mise à prix, et le jour où ça sera le cas, je compte sur des gens comme vous pour être de bons chasseurs, sachant que je suis moi-même excellent gibier quand je m'y mets .''

Sur quoi il se tut un instant pour dévisager son vis-à-vis, un peu comme pour signifier que peut-être il était plus sûr, entre inconnus, de se dire son nom que de se raconter quelles affaires personnelles nous amenaient en ces lieux de perdition ; c'est-à-dire, comme l'ajouta de manière assez claire sa mimique suivante, le nez dans son gobelet d'étain et une longue lampée de vodka derrière la cravate à faire évanouir un régiment de Polonais, qu'ils n'avaient pas encore suffisament bu ensemble pour échanger certaines informations .

''Claudio,'' reprit-il avant d'aligner d'un trait : ''Claudio-Maria Reinhart de Seingalt, des Seingalt des Montagnes Bleues . Mais si je vous appelle Morgan et que vous ne m'appelez pas Claudio, cela jettera un froid sérieux entre nous, attendu que j'en déduirai que vous connaissez les miens ; or que vous en soyez ami ou ennemi, je ne saurais alors demeurer à cette table plus longtemps .''

"Je ne porte aucun intérêt aux noms de famille... Ni aux familles en général."

La serveuse arrive sur ces entrefaites et dépose sur la table une bouteille de vin à peine entamée et une coupe d'argent des plus remarquables devant lequel Morgan fait une grimace. Il remercie d'un hochement de tête la serveuse et se sert un verre de vin comme s'il avait subitement oublié la présence de Claudio. Il porte la coupe à ses lèvres et prend une gorgée du doux nectar. Il ferme les yeux et repose la coupe.

"Le vin est agréable mais le verre trop épais... Pays de rustres. De plus je déteste l'argent autant qu'un dents longues. Ca doit venir de mes origines."

Il ouvre les yeux et pousse sur le côté bouteille et coupe.

"Vodka ! La plus chère, que je ne m'étouffe pas de mépris !"

Sur ces derniers mots il dépose nonchalamment une somme largement suffisante et se met à tapoter la table des doigts. Il tourne soudain son regard sur Claudio comme c-il le découvrait subitement.

"Dites moi Claudio pourquoi avoir quitté une région aussi raffinée que la votre pour venir vous perdre dans ce taudis aussi monotone que baroque ? Je puis comprendre votre goût pour l'aventure je suis un bohémien après tout. Mais, si mes sens ne me trompent pas, vous avez l'air de peu apprécier la compagnie humaine. Pourquoi parcourire la ville ? Les paysages transylvaniens sont forts jolis en dehors des villes. Et certains châteaux valent le coup d'oeil."

[ DING ! A partir de maintenant je suis officiellement en plein boulot donc si les messages arrivent au compte-gouttes, que personne ne morde ^^ ]

''Ah, si vous passez à la vodka, on peut discuter ...'' sourit doucement le jeune homme en suivant machinalement des yeux la serveuse qui ne semblait plus se sentir fort en sécurité, à moins que tout cela ne soit après tout qu'un jeu d'habitué .

''Vous y revenez ? ne vous plaignez pas de ma réponse alors . Je cherche la compagnie qui a fini par me faire défaut dans les grands espaces dont vous parlez . Je cherche ce qui n'existe plus . Je cherche à gagner de quoi me payer un autre verre quand j'aurai brûlé mon dernier argent dans celui-ci . Je cherche des crânes à fendre et des cris à faire pousser . Je cherche la mort qui me cherche également . On peut dire, en résumé, que je cherche ma vie .''

Après ce bel effort d'explication, il acheva comme une guigne le dernier verre en question, posa ses coudes sur la table et son menton sur ses bras, un peu étourdi tout de même par la dose ingurgitée, et lorgna du coin de l'oeil son convive et ses bizarreries .

''Je ne cherchais pas de bohémien, ce qui ne m'a pas empêché d'en trouver un .''

Dans un rire un peu aviné, il baissa la tête, cachant ses yeux troubles aux critiques de tout meilleur buveur passant par là et d'humeur un peu critique . D'une voix étouffée, il demanda comme un enfant à la veillée :

''Et vous, racontez-moi un peu, c'est votre tour . Vous parlez de châteaux ; il y avait des bohémiens autrefois autour de nos châteaux . Ils nous servaient, c'étaient nos guerriers . Nous les avons laissés emmener dans des camps où on nous les a tués, et les survivants nous sont revenus pleins de haine . Mais vous venez de l'époque des guerriers, vous ...''

Morgan semble captivé par son compagnon jusqu'au moment ou la serveuse apporte la bouteille de vodka Altaï qu'il ne quitte soudain plus des yeux. Il se sert un verre et rempli celui de son compagnon avant de descendre le sien sans y prêter réellement attention. Les yeux dans le vague il fronce un peu les sourcils puis se tourne de nouveau vers Claudio.

"Je suis venue rendre hommage à la mémoire de Vlad IIIème du nom... Je plaisante. En réalité je fuis à la fois des chasseurs qui n'ont de force que leur nombre croissant et je cherche une enfant. Une jeune femme qui ne devrait pas tarder d'avoir 20 ans et qui est quelque part en cette drôle de cité."

Il s'enfile un autre verre tout en discutant et en rempli un autre.

"La Russie est bien loin dans tout ça, mais c'est pas dommage de trouver un climat un peu moins frisqué que ces vingt dernières années. Quant j'aurais terminé ma quête ici je partirais sûrement pour les Indes, les romas possèdent autant de palais là-bas que de roulottes ici."

D'une gorgée Morgan vide son verre et tend la main vers la bouteille, constatant soudain qu'il en reste juste un fond. Son visage laisse alors apparaître l'expression d'une profonde lassitude.

"Je bois plus vite que je n'respire."

Il achève sa consommation au goulot et la pousse de côté pour récupérer sa bouteille de vin et se servir une coupe à laquelle il ne touche pas encore, pour l'instant.

"Vous disiez des crânes à fendre ? Moi aussi ! Ce ne serait pas dommage un peu d'action. C'est quoi votre genre à vous ? De crânes je veux dire."

HRP : Moi j’étais au taf et sur un chantier on a difficilement internet.