Nom : Aucun
Prénom : Baboo
Surnom : Aucun
Age : Inconnu
Jour de naissance : On ne fête pas l’anniversaire d’un serviteur.
Sexe : Indéterminé
Race : OGC
Clan : Indépendant mais dépendant
Profession : Esclave
Lieu de vie : Il erre dans les rues de Hochstadt.
Physique : Baboo est une étrange créature qui arrive à mi-hauteur d’un homme normal lorsqu’elle se tient droite. Elle est voûtée la plupart du temps. Son petit ventre rond contraste avec le reste de son petit corps maigre. Son dos est marqué de nombreuses cicatrices, traces des nombreux coups de fouet infligés par ses maîtres. Ses membres se terminent par d’immenses mains et d’immenses pieds. L’ensemble est surmonté d’une énorme tête ronde et chauve. Les deux globes qui lui servent d’yeux et sa grande bouche expriment une naïveté profonde. Son long nez crochu et ses grandes oreilles pointues tombantes finissent de rendre le spectacle pitoyable.
Baboo porte, pour unique vêtement, un pagne.
Caractère : Baboo est un OGC créé pour servir d’esclave. Il ne vit que pour servir un maître. Ses compétences se limitent aux tâches ménagères, aussi, son cerveau a été conçu pour ne comprendre que les ordres qui s’y rapportent. La famille à laquelle il appartient étant trempée dans des affaires louches, tout a été étudié pour que sa mémoire et sa compréhension se limitent à des choses simples. Baboo est donc naïf et ignorant, lui soutirer des informations relève de l’exploit. Les mots « comprendre », « savoir », « connaissance », « réfléchir » et tout ce qui s’y rapporte lui échappent totalement. Les notions de « crime » et d’« intrigue » lui sont aussi étrangères. On peut même se demander s’il a conscience de sa propre mortalité.
Dans le manoir, il lui est interdit d’émettre un avis et même de parler si on ne lui a pas demandé. Lors des rares occasions où il peut parler de lui, il utilise la troisième personne. Il est incapable de dire « Je » ou « Moi ». La notion d’individu n’existe pas chez lui ; il appartient définitivement à son maître.
Baboo a son idée propre de l’« amour » : celle où son maître daigne le fouetter régulièrement car il s’agit du seul moment où il porte son attention sur Baboo. C’est la preuve pour la petite créature qu’elle existe et qu’elle a une certaine valeur, même ridicule, aux yeux des « grandes personnes ».
Don : Son habileté est désastreuse.
Pouvoir spécial : Baboo est extrêmement réceptif aux émotions vives des autres êtres vivants mais ne les comprend pas.
Relations : Aucune à part son maître lorsqu’il en a un.
Histoire : Ce soir là, une réception était organisée dans le manoir. Pour préserver l’image de la famille, on avait demandé à Baboo de rester en cuisine jusqu’à nouvel ordre. On lui donna la charge d’aller chercher des poulets et de leur couper la tête. C’était pour le grand repas donné en l’honneur des invités.
Baboo posa l’une des bêtes sur le plan de travail. Elle criait et se débattait semant des plumes dans toute la pièce. Le domestique mit fin à sa terreur d’un coup de hachoir. Un liquide rouge gicla jusqu’au visage rond de Baboo. « On appelle ça du sang. » lui avait dit un jour l’une des « grandes personnes » de la cuisine.
Baboo poursuivit son macabre travail. Lorsqu’il eut fini, l’ennui l’accabla. Il n’avait pas l’habitude de rester là à ne rien faire, en général il croulait sous les tâches ménagères. Puis vint l’inquiétude. Oui ! Le fait qu’il n’eut rien à faire n’était pas normal ! Son maître était-il malade ? Pire encore ! Souhaitait-il l’abandonner ? Baboo ne tint plus en place ; il se faufila hors de la cuisine et se dirigea vers la grande salle à manger. Lorsqu’il arriva dans la grande pièce, il se dissimula derrière un rideau. Il vit des « grandes personnes », beaucoup de « grandes personnes ». Elles étaient toutes attablées autour d’une immense table. Leurs costumes étaient somptueux et la pièce était richement décorée. Quelque chose d’important se déroulait en ces lieux. Quelque chose d’important et de joyeux ; Baboo sentit une vague de bonheur déferler sur lui. Ce spectacle le ravissait. Soudain, quelqu’un le tira violemment par le bras et l’emmena dans une pièce adjacente.
« Maudite créature ! Je t’avais ordonné de ne pas sortir des cuisines ! »
C’était son maître ! Il était bien là en chair et en os ! Il l’avait enfin retrouvé !
« Décidemment ! Tu ne comprends véritablement rien à ce qu’on te dit ! »
Le grand moustachu au monocle saisit un fouet et en assena une dizaine de coups dans le dos nu de Baboo. La douleur était vive mais le petit domestique était heureux, car son maître ne l’avait pas abandonné. Il ne l’avait pas abandonné et l’aimait toujours.
*
**
Baboo revint titubant dans les cuisines. Il s’assit sous le plan de travail qui avait servi à la mise à mort des poulets. L’ennui revint provoquant douleur et tristesse chez le petit domestique. Il était prêt à tout endurer car il savait que son maître l’aimait toujours.
Le sommeil finit par l’emporter loin du manoir, loin de son maître. De doux rêve de machines de tortures vinrent peupler son esprit. Ces engins étaient, à ses yeux, de véritables œuvres d’art. Soudain, un grand vacarme mit fin à ses songes ! Des cris résonnaient partout. Les « grandes personnes » couraient en tous sens. Baboo ignorait ce qui se passait, tout ce qu’il percevait c’était l’immense flot de peur qui le submergeait. Il ne savait pas pourquoi. Il ne savait pas ce qui effrayait tant ces « grandes personnes » pourtant si puissantes.
Baboo se recroquevilla au fond de sa cachette et attendit. Le calme revint progressivement puis un silence de mort s’installa.
La terreur qui régnait quelques instants plus tôt s’était évaporée. Baboo sortit de sa cachette pour explorer le manoir. De nombreux corps parsemés de plaies réalisées au couteau jonchaient le sol. Baboo s’inquiéta pour son maître et décida donc de se rendre dans la grande salle des repas. Plus personne ! Que des cadavres, mais pas celui de son maître. Où pouvait-il bien être ? Dans son bureau peut-être. Le petit domestique s’y rendit donc. Le spectacle était le même. Il trouva le corps du propriétaire du manoir étendu sur le sol la gorge tranchée. Un liquide rouge s’en échappait, comme lorsque Baboo coupait la tête de poulets pour la cuisine. La petite créature s’approcha du cadavre, la curiosité piquée à vif. Il passa le bout du doigt sur la plaie puis goûta… Le même goût ! Ce liquide rouge avait le même goût que celui qui s’échappait des poulets destinés aux repas ! Les « grandes personnes » auraient-elles la même saveur ? Les « grandes personnes » qui s’étaient introduites dans le manoir seraient-elles venues pour « manger » son maître ? Les « grandes personnes » pouvaient-elles donc se manger entre elles ? Voilà donc une découverte qui n’en finirait pas de le tarauder. Mais le plus important n’était plus là ! Il avait perdu son maître, il lui en fallait absolument un autre !
Des bruits de pas résonnèrent dans le couloir adjacent. Baboo s’y précipita et y découvrit une « grande personne » drapée dans une longue cape noir et dont la tête se réfugiait sous un grand capuchon. La petite créature ne s’étant pas souciée d’être discrète, l’homme se retourna vivement en brandissant un long poignard. Il se figea en constatant qu’il ne s’agissait que du petit Baboo. Le petit domestique lui lança un regard suppliant. La « grande personne » poursuivit son chemin comme si de rien n’était puis s’arrêta net lorsqu’elle se rendit compte que l’on tirait sur sa cape. Baboo tenait l’étoffe entre ses grandes mains. Ses yeux avaient la même expression que celle des enfants qui supplient les adultes de les emmener avec eux. L’homme arracha la cape des gros doigts de l’étrange créature et quitta définitivement le manoir.
Baboo était seul…
*
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C’était le jour des funérailles. Le maître et toute sa famille se faisaient enterrer. Il y avait beaucoup de « grandes personnes » dans l’église et elles étaient toutes vêtues de noir.
Dans un coin reculé, Baboo suivait la messe. Il était le seul survivant du massacre du manoir. Il avait perdu son maître, c’était terrible. Pour son enterrement Baboo avait sorti sa tenue réservée aux grandes occasions : un magnifique costume, comme les « grandes personnes ». La différence résidait de le fait qu’il était troué par endroits, raccommodé à d’autres et dans sa poche, il avait une vieille montre rouillée dont les aiguilles ne tournaient même plus.
Une fois la messe terminée, on sortit les cercueils et les mit dans un corbillard. Le croque-mort mena le cortège funèbre vers le cimetière. Baboo suivit de loin.
Dans le cimetière, un somptueux caveau avait été érigé pour le maître et sa famille. On y plaça les cercueils puis on le referma. Une page entière de la vie de Baboo venait de se tourner.
La petite créature ressortit du cimetière remuant le peu de méninges qui lui eut été accordés. Il prit une décision. Baboo, le petit domestique allait se mettre en quête.
Il DEVAIT trouver un nouveau maître !