[Anniversaire d'Elie Moon]Description + Préparation d'Elie.

[HJ : Le début de ce topic est réservé à Gaëtan. Mais comme il contient la description des lieux pour la fête, lisez quand même le premier post. Vous pouvez ouvrir de nouveaux sujets pour jouer votre arrivée, mais essayez de ne pas trop vous éparpiller ! ^^]

Ce jour-là était le jour le plus exceptionnel de l’année. Oui ! Il ne pouvait y avoir de meilleur jour… Et ce jour, comme chaque année, serait inoubliable. Parce que c’était l’anniversaire d’Elie Moon. Le Vampire qui se vantait d’être l’être « vivant » le plus vieux sur cette terre (et qui l’était sans doute) fêtait ses 1283 ans. Oui, qui pouvait en dire autant ? À la connaissance d’Elie, personne. Ce jour-là, les clients de la Wachzustand avaient dû prendre leur mal en patience car le personnel de l’établissement avait été grandement mobilisé par les derniers préparatifs de la fête. Pour compenser ce désagrément, ces mêmes clients avaient été invités à participer au début de la fête, plus ou moins publique. La suite se passait dans des sections privées du bâtiment.
Plus les heures s’écoulaient, plus la tension, l’excitation et la panique montaient. Les passants s’agglutinaient dans la rue dans l’espoir d’apercevoir les décorations faites à l’intérieur de la Wachzustand pour l’occasion ou quelques personnages prestigieux. Plus le soleil poursuivait sa course vers l’Ouest, plus il y avait de monde.

Et voici ce qu’ils pouvaient apercevoir. Le hall de la Wachzustand donnait le ton. Pour un lieu de rassemblement de Vampire, cela pouvait surprendre : Le sol, les murs et le plafond étaient tendus de draps, tapisseries et tapis multicolores. De longues guirlandes de perles (toutes plus magnifiques les unes que les autres) pendaient au haut plafond du hall d’entrée. Le grand lustre central avait été enlevé (Dieu seul savait comment) et la pièce était éclairée par de nombreux photophores biscornus mais aussi par la chose la plus curieuse que les badauds avaient jamais vu. C’était une sorte de rampe (ou, plus probablement, plusieurs rampes) en fer forgée, suspendue au plafond, qui ondulait dans toute la pièce (parfois jusqu’à hauteur d’homme, ce qui faisait du hall un véritable parcours du combattant) en supportant une multitude de bougies. Il en résultait que la pièce était très bien éclairée sans pour autant être éblouissante. Par on ne savait quelle sorcellerie, le personnel de la Wachzustand avait installé des plantes grimpantes inconnues qui donnaient de jolies fleurs blanches et qui s’enroulaient autour de la rampe.

Une branche de la rampe lumineuse sortait de la pièce par la grande porte-fenêtre du fond qui donnait sur le jardin, là où avait lieu la fête « publique ». Une autre montait dans les étages…
Dans le jardin, on avait mis en pot quelques-unes des mêmes plantes grimpantes qui ornaient le hall d’entrée. Il y avait également des photophores et aussi des bougies flottantes dans les bassins et fontaines. La rampe lumineuse se ramifiait de nouveau et formait un véritable plafond de flammèches au-dessus de la grande cour intérieure de la Wachzustand. De grandes tables couvertes de nappes blanches supportaient des victuailles aussi colorées que parfumées.
Et une dernière surprise attendait les invités pour ce début de soirée… Qui les avait rassemblées et comment ? Personne n’aurait su le dire. Mais elles étaient bien là. Dans la nuit tombante, une foule lucioles voletait doucement dans le jardin de la Wachzustand.

D’ailleurs, le soleil se couchait : les invités n’allaient pas tarder à arriver… Et bien sûr Elie Moon n’était pas prêt. Enfin, quoi ! En tant que prince de la soirée, Elie Moon devait se faire attendre. Oui, oui ! C’était son devoir. Que faisait-il en ce moment ? Et bien il s’habillait se coiffait, se parfumait… Ou plutôt, Gaëtan l’habillait, le coiffait, le parfumait… Non : Gaëtan essayait de l’habiller, le coiffer et le parfumer. Oui, Elie ne tenait pas en place. Il était excité comme une petite puce, comme un sale gosse impatient. Et pourtant c’était son 1283ème anniversaire. Le 1283ème ! Il ne s’en lassait toujours pas ! Il s’émerveillait toujours comme un enfant. Qu’il reçoivent une foule d’invités prestigieux, qu’il passe la soirée tout seul dans une petite rue sombre des bas-fonds, pour lui, c’était toujours pareil : c’était son anniversaire et rien ne pouvait le réjouir plus.

Pour la énième fois, Elie s’arracha des mains de Gaëtan qui tentait désespérément d’agrafer un drapé noir sur les hanches fines de son maître. Il s’approcha de la fenêtre et plissa ses yeux dorés pour examiner les gens qui s’étaient accumulés sur les toits de la Wachzustand : des voisins, curieux, rêveurs ou envieux, qui chaque année venaient assister à ce spectacle exceptionnel. Ils ne pourraient de toute façon pas dormir de la nuit.
Elie indiqua du doigt un ouvrier à la musculature bien charpentée.

« Lui, c’est une grande gueule, il est là pour nous insulter, il faudra le virer. »

Le doigt effilé du Vampire passa brusquement au toit opposé.

« Ah ! La petite couturière aux gros seins ! Si elle fait mine de rester, on lui donnera une robe et on la fera rentrer. Elle est jolie, cette petite… »

Une fois n'est pas coutume, Gaëtan était débordé. Bien qu'Elie lui ait uniquement demandé de s'occuper de sa tenue, il avait voulu aider à coordonner la mise en place des festivités. Il avait donc donné son avis de ci de là, il avait donné des missions bien précises aux employés, bref, il avait été au four et au moulin toute la journée. Heureusement, sa condition l'empêchait d'être fatigué, ce qui lui permettait de tenir le coup.

En plus de ses obligations de majordome, Gaëtan devait aussi s'occuper de son cadeau. Il n'était pas dans son assiette, ce jour-là, car au lieu de ne penser qu'à son maître, il pensait à la petite fille qui attendait dans ses appartements. Il n'avait pas tellement confiance en l'O.G.C. à qui il avait confié la mission de la rendre présentable, mais il n'avait pas le choix (et de toute manière il n'avait confiance en personne d'autre que son maître).

Le matin même, il avait récupéré cette fillette, et depuis il n'avait même pas pu retourner dans sa chambre pour s'enquérir de son état. Il espérait vivement qu'elle ne serait plus aussi apathique que lorsqu'il l'avait amenée ici, mais de toute manière il ne savait pas s'y prendre avec les humains, donc il ne saurait pas faire en sorte qu'elle aille mieux.

Il avait ordonné à un domestique de cesser ses activités et d'aller acheter une jolie robe, puis de l'amener dans sa chambre. Il espérait que l'O.G.C. et la petite fille se cacheraient à l'arrivée du domestique.

Quand Elie lui adressa la parole, Gaëtan sortit de ses rêveries. Il se leva vivement et le rejoignit à la fenêtre. Il acquiesca aux deux demandes de son maître, puis s'agenouilla pour avoir le visage à la hauteur des hanches d'Elie [HJ : Hou houuuu ça devient hot ]. Il se remit tranquillement à agrafer le drapé, parfaitement conscient qu'Elie ne lui laisserait pas une chance de terminer ce qu'il avait commencé.

Aussi inexpressif était Gaëtan, Elie Moon ne manqua pas de remarquer qu’il semblait soucieux. Et Elie n’était pas bête (et aurait égorgé quiconque aurait envisagé une seule seconde cette éventualité), il savait bien que cela concernait les préparatifs de la fête (quoi d’autre ? de quoi pouvait-on se soucier, ce soir-là, si ce n’était de l’anniversaire d’Elie Moon ?). Exaspéré, Elie plissa les yeux et regarda Gaëtan de haut, ce qui était relativement aisé, puisque l’androïde était à genoux (ô joie !). Puis le vampire se pencha pour pincer les joues de Gaëtan afin d’étirer sa bouche en une parodie de sourire.

« Touuuuuuuut-vaaaaaaaaa-biiiieeeeeeeen-seeeeeeee-paaaaaaaasseeeeeeeeer ! » gronda-t-il gentiment.

Puis, d’humeur généreuse, le Doyen laissa Gaëtan agrafer le drapé noir. L’étoffe d’ébène recouvrait les jambes du vampire en plusieurs plis comme une longue jupe sophistiquée. Mais une ouverture ménagée sur le côté gauche laissait parfois voir la jambe d’Elie et permettait de constater qu’il portait une culotte moulante noire et des bottes en cuir de la même teinte (au risque de briser tous vos fantasmes : non, Elie n’était pas tout nu avant que Gaëtan attache le drapé).

Tandis que Gaëtan l’aidait à revêtir une tunique en forme de cache-cœur très décolleté (une étoffe noir extrêmement légère, presque translucide, bordée de dentelles), Elie s’amusait à essayer de deviner quels cadeaux avaient choisis ses invités. Comme chaque année, il pouvait supposer que beaucoup d’entre eux allait enrichir sa garde-robe (et il n’en était jamais mécontent). Peut-être que quelqu’un allait lui offrir une horrible robe, comme la vieille Adeline l’année précédente… C’était une chose informe rose, avec des motifs de grosses fleurs. Elie ne s’était absolument pas gêné pour affirmer que cela ressemblait à un vieux rideau, mais cela ne l’avait pas empêché de remercier la vieille femme et de l’embrasser sur la joue. Elie n’était pas cruel et, de toute façon, il recevait bien trop de cadeau pour être déçu par un seul d’entre eux.
D’autres personnes se seront creusées le citron pour trouver quelque chose d’extravagant. Mais ce serait sans aucun doute Rafe qui aurait la palme, comme chaque année.
Puis il y avait les invités aux revenus plus modestes. Ceux-là faisaient souvent des pieds et des mains pour que leur cadeau soit unique ou tout du moins amusant. Et Elie tenait autant au harnois gothique de Rafe qu’au collier de perles colorées qui lui permettait de porter sa croix autour du cou, offert il y avait quelques temps par une petit employée d’un atelier d’orfèvrerie.

Les pensées d’Elie revinrent à Gaëtan qui envisageait de faire enfiler une veste à queue de pie en velours noir à son maître. Enfin, le Doyen accepta docilement de rentrer ses bras dans les manches du vêtement. Et il ne restait plus que… Tout le reste ! Bijoux, coiffure et maquillage… Ce qui n’était pas rien. Cependant, ils pouvaient se mettre immédiatement au travail, puisqu’Elie savait très précisément ce qu’il voulait depuis longtemps.
Elie s’installa sur le tabouret de la superbe coiffeuse qui se trouvait dans sa chambre (oui, la chambre d’Elie est extrêmement féminine). Alors que Gaëtan soulevait la très longue chevelure de sang du vampire, Elie agrafa autour de son cou un collier de dentelles qui se terminait en fils alourdis de petites pierres bleues.

Gaëtan commença la longue et fastidieuse opération qui consistait à démêler les cheveux du Doyen, avec toute la douceur que lui conférait son expérience en la matière.

[HJ : Désolée, je joue vachement pour toi, mais je vois pas trop comment faire avancer les choses autrement. En plus ça manque de conversation. ;__; ]

[Nan, pas de problème, c'est normal !]

Comme toujours, Gaëtan se laissait faire quand Elie le taquinait, et il obéissait à ses ordres docilement. Mais quand il fut temps de coiffer son maître, Gaëtan ne put s'empêcher de pousser un léger soupir. Ce soupir n'était pas signe d'ennui, mais au contraire d'impatience.

Rien ne plaisait plus à Gaëtan que de coiffer Elie. La longue chevelure était le souvenir le plus ancien qu'il avait, et ce souvenir était un souvenir heureux...

Il s'approcha de la coiffeuse, et saisit un grand peigne de nacre. Démêler les cheveux d'Elie n'était pas une mince affaire, mais Gaëtan s'en fichait. Il passa les doigts dans la chevelure rouge sang, et leva une lourde mèche jusqu'à son visage. Les yeux mi-clos, il en huma la douce odeur...

Soudain conscient de ce qu'il faisait, il sursauta légèrement, et commença à déméler l'épaisse chevelure à l'aide du peigne qu'il tenait toujours. Consciencieusement, il déméla toutes les mèches, passant et repassant ses doigts dans ce qui semblait être devenu un être vivant qui s'enroulait autour de ses poignets, comme pour l'ensorceler.

Gaëtan ne s'était pas contenté de déméler les cheveux d'Elie, il lui avait aussi massé le crâne, avec une telle douceur que le Doyen s'était considérablement détendu. Le majordome aussi se sentait bien. Il s'empara d'un petit flacon d'huile posé sur la coiffeuse, et fit couler quelques gouttes sur ses doigts, qu'il passa lentement sur toute la longueur des cheveux d'Elie, qui prirent peu à peu une odeur entêtante. Gaëtan était enivré. Il se rappela sa première rencontre avec Elie, cette scène qu'il se repassait presque continuellement en mémoire...

Ce froid, cette noirceur... Et, tout à coup, une lumière, et cet éclair rouge qui s'était penché sur lui... Ce visage, si doux, si dur, à la fois inconnu et familier... Et ces cheveux qui flottaient autour de lui, comme l'étendard de toute une armée venue à sa rescousse... Cet homme qui lui avait rendu la vie, celui qui avait rendu sa vie digne d'intérêt...

Concentré sur ses souvenirs, Gaëtan ne remarqua pas qu'il s'était arrêté de coiffer Elie. Il avait les yeux fermés, et s'était agenouillé derrière le Doyen, de sorte que son visage était juste au niveau de l'oreille de celui-ci. Il avait porté l'une des mèches de sang à ses lèvres. Il sembla y déposer un prémice de baiser, puis murmura, si doucement que lui-même ne s'entendit pas parler :

J'aime... J'aime tellement...

Il ne termina pas sa phrase, visiblement dans un état second.