Un cadeau pour Monsieur... (pv)

Elle était à bord d'un train... Ce train l'emmenait loin, très loin de la misère qu'elle avait connue jusqu'alors. Quelle que soit la destination, elle ne pourrait pas être pire que les Quartiers Bas.
Tout à coup, le train accéléra. Au loin, Apolline aperçut un grand canyon. Ils allaient le traverser... Mais où était le pont ? Il n'y avait pas de pont ! Apolline se mit à paniquer, il fallait qu'elle saute du train !

Mais il va beaucoup trop vite, je vais me tuer ! pensa-t-elle. A peine avait-elle eu le temps de formuler cette pensée que le train fonçait dans le vide, elle cria de tous ses poumons, ce n'était pas possible, elle ne pouvait pas mourir, pas après tout ce qu'elle avait traversé, pas après tout ce à quoi elle avait survécu !

Son cri se répercuta dans le local humide. Elle bascula et tomba lourdement sur le sol carrelé.

AÏE !! Elle reprit peu à peu ses esprits. Tout ceci n'était qu'un simple rêve... Le ronronnement de ce qu'elle avait cru être un train était seulement le bruit de cette étrange machine sur laquelle elle s'était endormie, après avoir pénétré la boutique de nuit.

Elle mourait d'envie de détailler la machine qui semblait être en plein essorage, mais la raison l'emporta sur la curiosité : son cri avait manifestement porté jusqu'à la boutique, puisqu'elle entendait un bruit de pas précipité se rapprocher.

Elle aurait dû courir, se mettre à chercher une issue. Si on l'attrapait, "ils" la retrouveraient, et ça, elle ne pourrait jamais le supporter...

Mais elle était fatiguée... Tellement fatiguée... Elle n'avait pas mangé depuis plusieurs jours, elle était sale, et elle avait froid, ses jambes la soutenaient avec peine...

Quand le propriétaire de la boutique apparut dans l'encadrement de la porte, elle était recroquevillée au milieu de la pièce, apathique et le visage fermé. Il la saisit par le poignet et l'entraîna dans la boutique, hurlant des mots de colère qu'elle ne comprit même pas. Elle se laissa faire, trop lasse pour pouvoir encore se battre.

Gaëtan, intrigué, avait suivi du regard le petit homme lorsque celui-ci avait couru dans la seconde salle. Lui-même s'était posté devant une machine à sécher le linge, car le second costume d'Elie n'était pas encore prêt, mais il savait qu'il existait une autre salle dans laquelle on lavait les vêtements.

Le propriétaire était minuscule, à tel point que Gaëtan se demanda s'il n'était pas atteint de nanisme. Il portait une barbe argentée qui lui conférait un air de sagesse, alors que son regard était dur, presque méchant.

Quand le cri avait résonné dans la boutique, le petit homme avait bondi, le rouge aux joues, vers la porte à droite de Gaëtan, pestant contre... Mais contre quoi ?

Gaëtan ne se souciait guère de ce qui ne concernait pas directement ses affaires, et ni les quelques autres clients, ni la petite créature qui l'observit avec insistance, ni ce qui avait crié quelques instants plus tôt ne l'intéressait.

Toutefois, le peu de curiosité dont pouvait fair preuve Gaëtan fut piqué par la scène qui se déroula ensuite sous ses yeux.

Le propriétaire du pressing traina ce qui semblait vaguement, sous la couche de crasse et les haillons à la couleur indéfinissable, à une petite fille. Elle ne bougeait presque pas, à tel point que Gaëtan se demanda si elle était encore vivante.

Le petit homme, toujours injuriant l'enfant, s'apprêtait à la mettre dehors quand, à sa propre suprise, Gaëtan l'en empêcha.

Laissez la, s'entendit-il dire au vieillard. Je m'en occupe.

Mais qu'était-il en train de faire ? Mû par une étrange pulsion, il avait saisi le poignet déjà meurtri de la petite fille, avait glissé quelques marks dans la main du vieil homme, puis était sorti en trombe du magasin, l'enfant d'un côté, un sac avec l'un des costumes d'Elie de l'autre. Juste avant de quitter le pressing, il avait ajouté d'un ton cassant : Je reviendrai demain chercher le second. Puis il avait disparu à travers les rues sinueuses.


Le temps de réaliser ce qu'il avait fait, il n'était déjà plus très loin de la demeure d'Elie. Il s'arrêta au coin d'une ruelle pour réfléchir un peu. La petite fille, avait l'air complètement perdu et épuisé, et pour combler le tout, elle avait l'air malade.

Pourquoi Gaëtan avait-il récupéré cette petite ? Qu'allait-il bien pouvoir en faire ?

C'est alors qu'il comprit. C'était l'occasion ou jamais. La fille ne survivrait pas deux jours de plus dans la rue, c'était évident. Se faire mordre par Elie ne pouvait être qu'un meilleur sort pour elle...

Gaëtan se demanda si le vampire allait être intéressé par elle pour autre chose que pour son sang... Il pensa qu'elle était peut-être trop jeune, mais, quand on est aussi vieux qu'Elie, est-ce qu'on ne trouve pas tout le monde trop jeune ?

Peu importe, il avait son cadeau. Il contempla une dernière fois l'enfant, qui n'essayait même pas de s'enfuir. Soudain, il aperçut à l'autre bout de la ruelle une ombre que, dans son empressement de quitter le pressing, il n'avait même pas remarquée.

Qui va là ? tonna-t-il à l'encontre de la silhouette.

Alors que Baboo attendait au pied de l’homme au costume un grand cri retentit suivi d’un bruit de chute dans une autre pièce. Le petit domestique en sursauta de surprise, puis, une vague brève, mais intense, de peur le submergea. La violence du choc psychique jeta la créature au sol. Un instant plus tard, ce fut un flux de colère qui déferla sur Baboo. L’explication du phénomène ne se fit pas attendre : le propriétaire de la boutique traversa la pièce d’un pas rapide et décidé, le visage rougi par la colère. Fort heureusement, le petit barbu semblait trop préoccupé par ce qui se passait dans la seconde pièce de l’arrière-boutique pour se rendre compte de la présence de Baboo.

Quelques instants après, l’homme réapparut traînant une petite fille vêtue de haillons et couverte de crasse. Elle semblait particulièrement affaiblie. Le barbu la malmenait et lui criait dessus. Par le peu de raisonnement dont il était capable, Baboo en déduisit que la petite « grande personne » était peut-être une domestique. À ses yeux, cette scène était toute banale ; la petite créature en avait vécu de nombreuses semblables du vivant de ses anciens maîtres.

Le vieux propriétaire traîna l’enfant jusque dans la boutique, le grand homme en costume à sa suite. Baboo ne voulant pas renoncer à l’espoir de servir un nouveau maître leur emboîta le pas. Ce qui suivit surprit grandement l’OGC : la « grande personne » au costume prit l’enfant avec lui et glissa quelques pièces dans la main du propriétaire des lieux. Cela allait au-delà de l’entendement de la créature ; l’homme avait payé le vieux barbu après avoir pris la petite fille avec lui. L’aurait-il donc achetée ? Cela dépassait complètement Baboo dont la compréhension était sévèrement limitée.

Lorsque l’homme et l’enfant partirent, le propriétaire de la boutique, rouge de rage claqua violemment la porte et resta campé devant l’instant de quelques secondes barrant la route à Baboo. L’homme se décida à se remettre au travail. Lorsqu’il se retourna, il découvrit la petite créature recroquevillée au fond de la pièce. Il se mit à fulminer de rage ; son teint qui était encore rouge passa au violet. Baboo s’approcha prudemment de la porte de sortie en contournant l’homme enrager. Soudain, lorsque le domestique eut ouvert ladite porte, le petit barbu lui asséna un coup de pied à l’arrière-train en hurlant un grand :

« DEHORS !!! »

Baboo plongea tête la première sur le sol dallé de la rue et se fit claquer la porte au nez aussitôt.
La petite créature ne perdit pas son temps pour se relever. Elle devait retrouver la « grande personne » au costume. Par chance, elle n’avait pas encore quitté la rue. Baboo se précipita pour ne pas la perdre de vue. Le petit domestique eut grand peine à suivre l’homme. Bien que la petite fille le ralentit et bien qu’il se contentât de marcher, avec ses grandes jambes, il avalait les distances à une vitesse impressionnante, du moins du point de vue de Baboo.

Malgré tous les efforts de la petite créature la distance qui la séparait des deux « grandes personnes » ne cessait de s’agrandir. Au bout de quelques minutes, Baboo avait perdu leur trace. Pris de panique le domestique emprunta quantité de ruelles au hasard, cherchant désespérément celui qui avait fait brûler en lui une lueur d’espoir.
Epuisé, il s’arrêta quelques instants dans l’ombre d’une étroite rue.
Soudain, un sourire fendit son visage rond. Deux « grandes personnes » marchaient dans sa direction. Il reconnut l’homme au costume et la petite fille. Ils s’arrêtèrent quelques instants. L’homme semblait méditer sur la situation.
Baboo profita de cette opportunité pour s’approcher d’eux.
Soudain, le grand homme se mit sur ses gardes et…

« Qui va là ? » tonna-t-il.

Baboo s’approcha et répondit timidement mais souriant :

« Baboo… C’est Baboo. »

Puis il se planta devant les deux « grandes personnes » et attendit qu’on lui adressât à nouveau la parole toujours avec ce même sourire ravi, car il était extrêmement rare qu’on lui accordât le privilège de s’exprimer.


[Pourvue que je ne refasse pas d’ânerie ! Pourvue que je ne refasse pas d’ânerie ! T-T]

Gaëtan commençait à se demander comment il s'était mis dans un telle situation. Entre la petite qu'il faudrait cacher au Maître, et cette créature indéterminée qui les avait suivis depuis le pressing, il risquait de commettre un gros impair.

Va t'en, qui que tu sois, asséna-t-il à l'encontre de Baboo, espérant s'en débarrasser. Puis, déterminé, il tourna les talons, Apolline toujours sur ses talons. Il ne s'apercevait même pas qu'il serrait beaucoup trop son petit poignet, car la petite fille ne se plaignait pas.

Ils arrivèrent en un temps record devant l'entrée de l'imposante demeure d'Elie Moon. Finalement, Gaëtan avait fini par être convaincu qu'il avait eu une bonne idée en emmenant la petite avec lui. Satisfait de son initiative, il entraîna son "cadeau" jusque dans ses appartements. Il la força à s'asseoir sur le lit austère, et vit enfin la marque violacée sur le poignet de la petite. Il se retourna pour aller chercher de quoi panser la meurtrissure, et tomba nez à nez [enfin... Genou à nez, j'imagine] avec... Baboo !

Que... Qu'est-ce que tu fais là ??!!

Dans son euphorie d'avoir enfin trouvé un cadeau d'anniversaire pour son maître, Gaëtan n'avait même pas remarqué que l'O.G.C. l'avait suivi jusque dans sa chambre...

Le grand homme ordonna brusquement à Baboo de s’en aller avant de poursuivre son chemin. Mais il n’était pas encore le maître de la petite créature… Du moins pas tant qu’il n’avait pas explicitement spécifié que ce serait le cas. Le petit O.G.C. n’était donc pas tenu d’obéir à cet ordre. Baboo se lança donc à la suite des deux « grandes personnes ». Il réussit, non sans peine, à tenir le rythme endiablé de la marche des grandes jambes de l’homme au costume.

Au fur est à mesure des foulées, Baboo vit se dessiner la silhouette d’une immense et somptueuse bâtisse. L’espoir du petit domestique ne s’en réanima que plus violemment. Un grand sourire vint éblouir son visage rond puis ses lèvres s’entrouvrir d’émerveillement, révélant ses dents jaunies et mal entretenues.
Trop sollicité par le spectacle qui s’offrait à ses yeux, Baboo ne prêtait plus attention au sol qui défilait sous lui… Un de ses pieds percuta un pavé inégal. Ce fut la chute.
Baboo plongea la tête la première sur les pavés de la rue.

Le temps que le petit serviteur reprenne ses esprits, l’homme et la petite fille avaient continué leur route et entraient dans la grande demeure.
Baboo se releva, se frotta machinalement les genoux et se dirigea au pas de course vers l’entrée. Il devait se dépêcher, car la porte se refermait.
Arrivé au seuil, il se faufila par l’entrebâillement. La porte claqua. Baboo avait enfin retrouvé la pénombre d’un foyer.
Sans tarder, il se mit en quête de son futur maître, du grand homme au costume, l’« élu de son cœur ».

Baboo se trouvait au milieu d’un grand hall [enfin… je suppose qu’il y a un grand hall à l’entrée de chez Elie Moon. Un si grand « homme »…] d’où partaient de nombreux couloirs. Il entendit des bruits de pas. Se fiant à son instinct, il suivit ce son qui sonnait comme une musique à ses oreilles lui remémorant les quelques parcelles de souvenirs dont son cerveau fut capable.
Au détour d’un couloir, il vit les deux « grandes personnes » qu’il était déterminé à suivre entrer dans une pièce. Baboo s’approcha de la porte puis entra.
Il s’agissait d’une petite chambre fort sobre. Le petit domestique en avait déjà vues de semblables, mais pas occupées par des grands hommes au costume. Celui que Baboo suivait partout forçat la petite fille à s’assoire sur le lit à l’apparence purement fonctionnelle. Cette chambre allait-elle être celle de l’enfant ? Cette dernière était-elle destinée à devenir une domestique tout comme Baboo ?
Le grand homme se retourna et sursauta de surprise à la vue du petit O.G.C. Encore sous le choc, il bafouilla lorsqu’il demanda à la petite créature ce qu’elle faisait là.
Baboo, fier du fait qu’on lui adressa à nouveau la parole répondit :

« Baboo ira là où le grand homme au costume ira. »

Ravi de cette attention qu’on lui portait, les mains jointes dans le dos, le petit domestique exhiba un sourire qui se voulait être éblouissant, révélant ainsi sa pitoyable dentition plus inquiétante qu’attendrissante.

*Le grand homme au costume ?*

Gaëtan était perplexe. Il se posait énormément de questions, mais il savait qu'il n'avait pas le temps de s'occuper de tout, car il devait se dépécher de rejoindre Elie.

Pas le temps de demander pourquoi cette obéissance soudaine. Il n'avait pas confiance en cette créature, mais il n'avait pas le choix. Au pire, il rattraperait les gaffes et ferait comme s'il n'était pas au courant de l'existence de l'O.G.C..

Nous allons voir ça. Occuppe-toi de cette petite, je reviens d'ici deux à trois heures, et je veux qu'elle soit propre et qu'elle ait l'air acceptable. Je ferai monter de la nourriture ici, pour vous deux, mais ne vous montrez pas. Dès que vous entendez des pas dans le couloir, vous vous cachez. La salle de bains est juste là, ajouta-t-il en montrant de l'index la porte juste à côté de l'armoire.
Si vous vous faites remarquer, vous entendrez de mes nouvelles.

Sur ce, il sortit de la chambre, et se dirigea directement en cuisine pour donner ses instructions, avant d'aller assister au réveil d'Elie.

[Aaarg ! Désolée pour le retard. ]

Enfin Baboo eut des ordres à exécuter ! Une nouvelle ère de servitude allait commencer et cette nouvelle n’était pas pour lui déplaire ! Son sourire s’en élargit encore davantage tirant encore un peu plus les traits de son visage rond.

Lorsque l’homme au costume eut quitté la pièce, le petit OGC se mit en devoir d’exécuter ses instructions : d’ici deux ou trois heures, la petite fille devait être propre et présentable.
Mécaniquement, Baboo usa de la seule faculté intellectuelle qui fut développée chez lui : celle d’analyser la situation avant d’agir, pour mieux servir.
Il commença par entrer dans la salle de bain pour l’inspecter et savoir comment il allait s’y prendre pour la toilette de l’enfant. La pièce était à l’image de la chambre où la jeune fille attendait ; d’une sobriété parfaite. Une vieille baignoire se tenait appuyée contre un mur. De l’autre côté, on trouvait un simple lavabo et… pas de WC. Une surprise pour la petite créature qui était loin de se douter de la nature de son nouveau « maître ». Habituellement, on en trouvait dans toutes les salles de bain de ce type. En tout cas du point de vue de Baboo.
Le petit domestique ne s’attarda pas plus longtemps sur la question : il disposait au mieux de trois heures pour accomplir son devoir.
Il lui fallait préparer un bain pour la jeune fille, une tâche qu’il était habitué à accomplir chez son ancien maître. Baboo fit tourner les robinets d’eau chaude et d’eau froide et contrôla la température en trempant son doigt dans le jet. Une fois ce réglage terminé, il boucha la baignoire afin de la remplir. Une fois l’opération terminée, le petit OGC retourna dans la chambre pour y chercher la petite fille.
Elle était toujours assise au bord du lit, arborant continuellement le même air las. Baboo s’en approcha doucement et prit sa main dans les siennes, boudinées et maladroites. Il exerça une légère traction sur son bras tout en lui souriant « tendrement » pour lui signifier qu’elle devait le suivre.

[HJ : Pardon pour mon retard !!!]

Jusque là, Apolline avait été apathique, mais pas sourde. L'homme qui l'avait traînée jusque dans cette magnifique demeure voulait que la petite créature s'occupe d'elle. Elle avait faiblement espéré qu'il avait l'intention de la recueillir, mais au fond d'elle-même, elle se doutait bien qu'il ne s'agissait que d'une préparation pour qu'elle soit présentable pour son futur client... Si, par chance, elle n'en avait qu'un seul.

Résignée, elle commença à se dire que, quitte à vivre un moment aussi affreux, autant se sentir propre et détendue. Quand Baboo s'approcha d'elle pour l'emmener vers la salle de bain, elle se laissa complètement faire. Baboo lui souriait gentiment, et cela la rassura, car elle n'avait vu personne lui sourire depuis très longtemps, déjà. Elle se leva, et suivit son nouveau compagnon jusque dans la salle de bain, où elle le détailla.

Baboo aurait probablement fait peur à n'importe quel enfant de l'âge d'Apolline. Mais la petite fille ne voyait en la créature qu'un compagnon de misère, une personne à part entière considérée comme un esclave, exactement comme elle. A cet instant, alors qu'elle sentait sa fin arriver, car, elle en était sûre, elle ne survivrait pas à un moment si terrible, si odieux, que ce qu'on lui réservait, elle se sentit subitement pleine d'amour pour la pauvre créature qui prenait soin d'elle. Elle se jura intérieurement que, tant qu'elle serait vivante, elle veillerait sur l'O.G.C., comme si elle était une autre partie d'elle-même.

Comment tu t'appelles ? demanda-t-elle d'une voix faible. D'après ce qu'elle avait vu, Baboo n'était pas un privilégié non plus. Cela les rapprocherait peut-être...